Quand les grands auteurs parlent de leur oeuvre…

Pour celles et ceux qui l’ignore, G.R.R. Martin est l’auteur de la saga Le Trône de Fer. Classée en fantaisie, cette saga a été publiée pour la première fois en 1996 aux USA, et en 1998 en France. Elle n’est pas toute fraîche mais fonctionne encore parfaitement. La preuve, la série produite par HBO a été la plus regardée et la plus téléchargée en 2013. D’ailleurs la saison 4 de Games of Thrones est prévue en diffusion le 31 mars 2014. Encore un peu de patience.

En attendant, profitez donc des quelques conseils que vous livrent généreusement G.R.R. Martin !

Les quelques conseils pour les écrivains en herbe

On ouvre bien grands ses yeux et on prend des notes !

L’imagination

C’est la clé de tout travail d’écriture. On est jamais en panne d’inspiration et d’imagination quand on écrit des romans de fiction, et si tel est le cas, lisez ! Ecrivez votre roman avec tous les détails qu’il faut pour rendre votre aventure inoubliable. Ne soyez pas avare en détails et en description. Les mots existent, il suffit de les trouver et de les intégrer à votre récit.

L’auteur évoque son travail de scénariste en expliquant qu’en raison des budgets, le scénario doit aller à l’essentiel. La caméra est un outil limité, l’imagination est, quand à elle, totalement illimitée.

Les points de vue narratifs

Lorsqu’on raconte une histoire, il existe de nombreuses techniques de narration. On parle de narrateur omniscient, narrateur personnage, narrateur extérieur à l’histoire, le narrateur est l’auteur lui-même, etc. Bref, les narrations sont multiples et en fonction de l’histoire que vous souhaitez raconter, choisissez celui qui rend le mieux. N’hésitez pas à tester plusieurs types de narration pour voir comment votre histoire peut être racontée.

A côté de la narration, on parle de points de vue. Il peut être interne ou externe. Rien ne vous empêche, lors de l’écriture, de les multiplier. La technique utilisée par G.R.R Martin est celle du l’opposition de e nombreux personnages dans un monde de guerre. En effet, multiplier les personnages permet de multiplier les points de vue. Attention tout de même à développer de la même manière vos personnages principaux pour éviter que l’un ou l’autre ne prenne l’ascendance.

L’histoire, source d’inspiration

L’histoire n’appartient pas à un seul homme mais à tous les hommes. Rien ne vous empêche de vous inspirer d’anecdotes historiques, de les transformer et de les intégrer à votre récit. C’est d’ailleurs ce qui fait la force d’un roman de fantaisie : on comprend bien que l’histoire se déroule dans une époque médiévale (références, vêtements, codes, armes, etc.) et pourtant il est impossible de situer cette époque dans le temps réel. C’est là toute la force d’un récit de fantaisie.

Quand on vole une seule source c’est du plagiat, quand on en vole plusieurs, c’est de la recherche !

Soignez vos personnages

Les personnages sont les piliers de votre roman. Ils traversent des épreuves qui mettent leurs sentiments et leurs émotions à rude épreuve. C’est tout ce qui plait au lecteur. Pour cette raison, il est indispensable de bien les travailler. Chaque personnage doit avoir son caractère, sa façon de réagir, sa moral, ses sentiments.

Travaillez vos personnages dans ce sens : chacun d’eux doit être unique et laisser sont empreinte dans l’esprit de votre lecteur. Vos personnages doivent être tout en nuance. Bien entendu, cela signifie un gros travail d’étude, pour les rendre les plus humains possibles. Cherchez à avoir des personnages gris, et non « tout blanc » ou « tout noir ». Tout personnage, même le plus méchant, doit avoir sa part de bonté et d’humanité.

Avoir de nombreux personnages peut s’avérer très compliqué. Ce n’est pas donné à tout le monde de suivre une dizaine de personnages et leur donner la même importance, les faire se croiser de manière cohérente, en respectant leur caractère et leurs affinités. Cela demande du talent autant que du travail.

N’ayez pas peur de la mort

Pour un auteur, il est délicat, voire parfois impossible, de tuer son personnage. On n’y attache, on l’aime. Et pourtant, le deuil fait naitre des actes dont on ne soupçonnerait pas la portée – surtout dans un roman de fantaisie ! G.R.R Martin en use énormément. La mort est omniprésente et fait naitre la tristesse et la douleur. Jouant sur la corde sensible, l’auteur vous fait regretter un personnage, même un méchant. Tout ça parce que les personnages sont complexes.

En effet, personne ne va pleurer la mort du loup dans le petit chaperon rouge. En revanche, on s’attriste de la mort de Robert Barathéon, qui n’a pourtant pas fait grand chose !

Faire naitre des sentiments chez le lecteur pour des personnages fictifs est une force. Testez et vous verrez !

La violence, parce qu’elle est en tout homme

La violence suscite l’horreur et l’indignation. C’est normal ! Mais utilisé dans un roman, cela a encore plus de poids. Comment l’auteur ose-t-il faire tant de mal à ses personnages ? Tout simplement pour attirer votre attention. L’histoire en devient encore plus intéressante.

On dit bien que le bonheur n’intéresse personne ! Toutefois, dosez la violenteront vous faites preuves avec vos personnages au risque les décrédibiliser.

Exit les clichés

Bon nombre de romans sont écrits avec passion et amour. Malheureusement ils n’intéressent pas le public : vos personnages ne sont pas assez profonds, votre roman est truffé de clichés, votre histoire n’est pas assez noire, etc. La liste des « défauts » peut être longue. Premier conseil, commencez par la chasse aux clichés. Une fois dénichés, bannissez-les et trouvez des alternatives plus intéressantes.

On se souvient bien des scènes « classiques » : une tornade se profile et le météorologue appelle son chef, endormi. Il se réveille comme une fleur, allume directement la lumière puis la télé pile sur la chaine des infos où on voit des images de la tornade…

Tentez autant que possible de surprendre votre lecteur. Il n’y a rien de pire qu’un lecteur qui devine la suite des événements. C’est la fermeture et l’abandon assurés !

Conclusion

G.R.R Martin termine en disant que tout univers doit également savoir accueillir sa part de clarté. L’espoir est indispensable dans tout bon récit. Ce fut le cas dans le Seigneur des Anneaux de Tolkien, mais c’est aussi le cas dans le Trône de Fer.

Lisez et inspirez-vous de ce qui a déjà été fait. Faites des recherches et appliquez les conseils !

Pour aller plus loin

Fiche Wikipédia du Trone de fer

Source : Actualitté – mardi 14 janvier 2014

HBO – série télévisée Games of thrones