Fantasy/romance : Les trois unités de Andrea Alcaraz

Résumé (composition personnelle)

Cloé Marc est une fillette de 10 ans dont le destin est exceptionnel. Le souci, c’est qu’elle l’ignore complètement. Elle ne sait pas qui elle est, ce dont est elle capable et son rôle dans un monde dont même l’existence lui est caché. Elle a oublié, tout simplement. À l’âge de 10 ans, elle entre dans une école un peu spéciale : le Château. Certains élèves travaillent le jour, et d’autres la nuit. Ils ne se mélangent et pourtant Lana, une jeune fille de 13 ans, lui souhaite la bienvenue et devient son amie.

À partir de ce moment, Cloé va devoir être patiente pour découvrir la vérité sur son don, ses capacités et ses sentiments. À 16 ans, elle sent et ressens le changement. Quelque chose se trame sans elle et pourtant elle doit y jouer un rôle majeur. Commence alors un jeu de chasse à l’information auprès de son entourage : amies, amour, ennemis…

Les mois défilent et son coeur d’adolescente découvre l’amour progressivement auprès de Matt, un homme jeune d’une vingtaine d’année, au regard ténébreux et d’une puissance extraordinaire… pour ne rien arranger, son esprit est tiraillé par la disparition de sa soeur Emilie, 6 ans plus tôt et qui revient la hanter.

Mon sentiment général

Il y a beaucoup de choses à dire. Mais pour commencer que je dirais que ce livre me laisse un peu sur ma faim. Pourquoi ? Parce que certains points sont un peu expédiés, et notamment les explications finales. Le livre compte tout de même 381 pages, je pense qu’on aurait pu caser quelques explications plus travaillées en coupant quelques passages légèrement ennuyeux.

En dehors de ce point, je trouve que ce livre vaut le détour. L’idée de base est créative et inventive. Les amateurs de fantasy reconnaitront surement les références et l’exploitation presque naturelle et basique des 4 éléments. Les pouvoirs exposés et détenus par les protagonistes sont classiques, mais c’est intéressant de voir comment ils les utilisent.

Donc mon sentiment général est très positif.

Ce que j’ai aimé dans le livre Les Trois Unités

J’ai aimé (attention spoiler) :

• Les personnages : ils sont attachants, tendres, bien décrits, et profonds. Les sentiments tiennent une place centrale dans la vie et l’auteur a réussi à les filtrer sans que ça devienne ennuyeux. J’ai bien aimé le petit mode d’emploi pour déchiffrer les émotions sur le visage, c’était amusant.
• Le rythme : les aventures pimentent le roman et on se « repose » presque en découvrant, avec le personnage central (Cloé) ses sentiments. C’est justement dosé, ce rend la lecture agréable.
• Le style : simple, sobre et bien construit. J’aurai tout de même apprécié un peu de plus de vocabulaire. Après tout, au lycée, on apprend de nouveaux mots 🙂 Mais cela ne nuit pas du tout à la qualité rédactionnelle. De plus l’auteure a donné une forme de langage à Matt qu’on reconnaît très bien dans les dialogues.
• L’ambiance : l’auteure a réussi à créer une vraie ambiance dans son style. Je pouvais, par moment, entendre la fontaine et l’eau qui coule dans le patio. J’ai bien aimé. Les descriptions étaient bien dosées et suffisantes pour qu’on puisse se projeter dans les lieux du livre.
• Les explications sur le fonctionnement du monde : même si ce n’est pas aussi approfondi qu’un Seigneur des Anneaux ou Dragons, nous avons tout de même de nombreuses informations sur les Trois Unités. Tant mieux, parce que je craignais de devoir tout imaginé et me poser 10 000 questions sur ces mondes. Mais c’est bon !
• Les sentiments : bien sûr, c’est une romance fantasy. Certains passages restent quand même très durs et profonds. L’auteure touche une corde sensible, surtout pour les femmes qui ont dû traverser des épreuves comme celle de perdre un enfant. Sans tomber dans le déprimant et le patos, elle parvient à décrire la détresse ressentie par Cloé et son désespoir.

Ce qui éveillé ma curiosité !

Une rupture dans le style rédactionnel

La coupure a fortement éveillée par curiosité. Après une rencontre avec un personnage féminin, le narrateur change. Alors là, j’avoue que j’ai pas bien compris pourquoi ! Le changement de point de vue de la narration permet à l’auteur de passer plus rapidement sur le  temps qui passe mais je trouve que c’est dommage de s’éloigner de Cloé. Après tout, jusqu’à présent, c’est pour elle que notre coeur de lecteur palpite. Alors pourquoi nous couper d’elle ? J’avais grand hâte de revenir à Cloé et savoir comment elle vivait ces changements de vie. L’auteur ne revient pas sur le point de vue de Cloé donc on ne sait pas ce qu’elle fait durant ce laps de temps qu’on « perd » avec l’autre personnage…. c’est assez étrange.

Vivre dans le bon temps des Trois Unités

La gestion du temps est également un peu trop rapide. Je pense que c’est à cause du fait qu’elle ne se fait pas forcément en début de chapitre. Souvent, lorsque je lis des romans, le temps qui est passé est annoncé en début chapitre. Le chapitre précédent a été clôturé et on avance dans l’histoire. Là, ce n’est pas le cas. On passe 6 mois ou parfois même 1 an en 2 lignes… c’est déroutant. L’histoire s’étale sur 8 ans en 381 pages alors je comprends qu’il faut parfois accélérer un peu le pas.

Une drôle de fin…

Les explications finales ont également été étonnantes et expédiées. Bon, toutes les portes ouvertes au cours du récit sont fermées mais quand même. C’est un peu rapide de boucler un roman en 3 pages je trouve. Je doutais bien que la fin serait une bataille finale avec des explications sur la disparition de la soeur de Cloé dont certains éléments semblaient un peu tombés du ciel… (genre, elle a des ailes à la fin… euh…elle est un ange là ? un démon ? pas bien comprendu…) mais passons. J’aurai aimé que les choses soient un peu plus claires sur le couple principal et leur vie à venir. Une bonne happy end quoi. Bon, elle n’est pas mauvaise, ils sont en paix, il dirige l’unité de Feu et elle dirige l’unité Neutre et ils peuvent vivre leur amour au grand jour. Les Trois Unités en tant que telles n’existent plus. Mais ce ne sera pas une vie normale (en même temps, ils ne sont pas vraiment normaux), où il n’est pas question d’une vie de famille classique avec un petit qui fait du vélo dans l’allée. Oui, j’avais envie de ça pour eux…

Ce que je retiens

Je retiens que j’ai passé une excellente nuit avec Les Trois Unités de Andrea Alcaraz. Il se lit très vite parce qu’il est fluide et épuré. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une suite car la fin se suffit à elle-même. C’est un livre que l’on peut lire tranquillement en vacances sur la plage ou bien au chaud, sous la couette, été comme hiver. Il se lira aussi très bien pour Noël sous un plaid et avec un chocolat chaud.