Le livre Québécois en grand danger
La situation d’urgence littéraire a été décrétée dans la province du Québec depuis quelques mois. Il faut savoir que le domaine de l’édition ne bénéficie pas de la même protection qu’en France. Résultat : les libraires indépendants sont étouffés par la grande distribution. Rejetant à corps et à cris, encore l’année dernière, la protection qu’accorde le système français concernant le monde de l’édition, les Québécois se dirigent maintenant dans cette voie.
Les libraires réclament donc un prix juste pour la vente des livres. Éditeurs, Auteurs et Libraires s’unissent et partent en guerre contre les géants du livre, car, quoi qu’on en dise, tous les maillons de la chaine sont affectés par ce phénomène.
Opération visible et symbolique pour sauver le livre
L’image était forte jeudi dernier, veille de Toussaint, et a bien marqué les esprits. Les libraires québécois ont recouvert les livres de leurs boutiques d’un linge blanc pour signifier à tous que la mort du livre était bien engagée. Le nombre de librairies indépendantes fermées a fortement augmenté ces derniers mois et ce n’est pas fini.
Tous demandent une intervention rapide et efficace du gouvernement pour imposer une réglementation des prix du livre. Si cette mesure n’est pas prise rapidement, on assistera à l’appauvrissement express et immuable de la diversité littéraire au Québec. Les libraires demandent qu’un projet de loi soit déposé dans les plus brefs délais. Malheureusement, le gouvernement semble trainer des pieds malgré les appels incessants des libraires auprès du ministre.
Les différents témoignages des libraires sont sans appel :
— les ouvrages de fond bénéficient d’une mise en place plus basse
— réassorts très faibles
— retours importants aux éditeurs
— cannibalisme littéraire de la part des Best-Sellers
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La production de nouveaux livres indépendants vendus en librairie spécialisée est en recul constant.
La diversité littéraire est un combat qui doit être mené. Les nouvelles idées permettent de faire naitre de grands projets. Il ne faut en aucun cas les négliger.
Le livre craint pour son avenir
Le gouvernement québécois assure s’occuper du dossier, mais le temps semble bien long pour les libraires qui perdent chaque jour un peu plus d’argent. Les employés de la chaine de librairies Renaud-Bray, bien connue au Québec, sont en grève à la suite du refus de la direction de valider la convention collective. De plus, les employés revendiquent une hausse de salaire. La grève n’est pas qu’un résultat, car les employés ont tenté de négocier de longs mois avant d’en arriver à cette extrémité. Les syndicats sont donc intervenus.
« Il est dommage que Renaud-Bray consacre ses énergies à tenter d’empêcher l’exercice du droit de grève, plutôt que de négocier de bonne foi le renouvellement de la convention collective », insiste Serge Cadieux, directeur exécutif du SEPB-Québec.
Affaire à suivre…
Pour aller plus loin