L’histoire de la destruction des livres de l’Antiquité jusqu’à nous…

par | Avr 27, 2018 | A la Une, Culture Gé | 0 commentaires

Un livre pour la destruction des livres

En parcourant les allées de la bibliothèque de ma petite ville, mes yeux sont arrivés sur un livre étonnant. J’avoue que c’est une question que je ne m’étais pas posée : existe-t-il une histoire sur la destruction des livres ? De manière historique j’entends. Je savais, bien sûr, que les nazis avaient fait des feux de joie avec les mots mais je ne m’étais pas demandé si d’autres civilisations, à d’autres moments avaient aussi pratiquer la destruction volontaire du partage de la pensée.

Apparemment oui ! Je vous invite donc à découvrir : Histoire Universelle de la destruction des livres de Fernando Baez.

Là où on brûle les livres, on finit par brûler les hommes

Citation de Heinrich Heine. Cela donne pleinement à réfléchir. Amoureuse des livres depuis que j’ai compris la richesse qu’ils pouvaient contenir, il me parait évident que faire du mal aux livres, a fortiori les détruire, est un acte barbare. En brûlant des pages, on anéanti le savoir, la pensée humaine, les idées. Et sans ces éléments, on retourne clairement à l’âge de pierre. Dans notre société moderne, à l’heure du numérique et de l’information, il reste tout de même des lieux où penser est considéré comme dangereux, voire mortel…

Un livre, c’est une mémoire. Et si nous brûlons notre mémoire, nous n’existons plus. Notre vie est conditionnée par le temps : passé, présent, futur. Mais comment construire un futur si on ignore son passé ? J’ai décidé de vous rapporter des éléments provenant de l’ouvrage cité plus haut car cela me parait important de partager cela avec vous.

Imaginez un instant que le seul exemplaire de la Bible faisait partie d’une pile d’oeuvres dévorées par les flammes. Quel serait notre vie aujourd’hui sans nos croyances personnelles, sans notre évolution et notre développement ? Quand a-t-on commencé à avoir peur du savoir et surtout qui pouvait en avoir tant peur qu’il faille le détruire, appliquer la censure ?

Bon nombre de livres de science-fiction se sont aventurés dans cette voie. Je suis sûre que vous avez immédiatement pensé à Farenheit 451 de Bradbury en lisant ces quelques lignes. Mais revenons à notre histoire du jour…

Chapitre 1 : Les livres à Sumer

Sans livre, aucune mémoire. Je me répète mais c’est ainsi que le premier chapitre de ce livre commence. Les premiers livres que l’on connaît étaient en argile. D’où leur extrême fragilité. Ils ont rapidement disparus et c’est bien normal. La naissance des livres est souvent associée à leur destruction ; un peu comme tout ce qui naît et qui doit mourir.

Les origines de la destruction des livres sont nombreuses et diversifiées :

  • le temps
  • les bactéries
  • l’eau et les intempéries
  • le feu
  • la violence de l’Homme
  • le recyclage (tablettes, argile, etc.)
  • etc.

La légende raconte que l’écriture est née de la volonté d’un roi, le roi d’Uruk. Les messagers envoyés à l’autre bout du pays revenaient épuisés et pouvaient même mourir avant de remettre leur message. Il a donc décidé d’inventer l’écriture pour que les messages puissent lui parvenir. Toutefois, il fut condamner à l’enfer et à boire de l’eau croupie jusqu’à la fin des temps, car il n’a pas pris le temps de laisser des écrits de ses exploits.

Chapitre 2 : l’Egypte

L’Egypte est le berceau d’une civilisation qui nous a laissé de nombreuses traces bien visibles. Les constructions gigantesques sont encore porteur de grands mystères. Toutefois, nous connaissons leurs premiers documents et livres. Le papyrus a été utilisé à partir de 3000 av. J.-C. Le papyrus est un matériau fragile qui, pour la plupart, n’ont pas réussi à arriver jusqu’à nous.

Les rouleaux de papyrus ne servent pas uniquement à écrire. En effet, le papyrus est une ressource alimentaire. De nombreux égyptiens mâchent le papyrus cru, bouilli ou grillé. Le jus est conservé en bouche et le reste est craché.

De nombreux écrits étaient gardés secrètement pour ne pas être détruits. Mais cela n’a pas empêché la destruction des écrits est inévitable : guerre, pillage, etc. Les papyrus contenaient principalement les histoires divines que l’on connaît aujourd’hui grâce au croisement des sources.

Chapitre 3 : La Grèce

En Grèce aussi, l’héritage est un important. L’art grec antique ne se limite pas à de vieux temples en ruine. Les milliers d’écrits ont été détruits au cours du temps et quelques uns ont peu nous parvenir en bonne qualité. Les experts estiment que 75% des écrits sont désormais perdus. Pourtant plus d’une centaine d’historiens grecs sont connus mais peu d’écrits nous sont parvenus. Il est difficile d’estimer ce qui a été perdu, tout comme ce qui a été produit.

La censure limitait la diffusion des écrits, poèmes, histoires, etc. Du coup, de nombreux écrits étaient systématiquement détruits. Saviez-vous que Platon a également brûlé des livres. Le philosophe Platon (dont le vrai nom est Aristocle) ne considérait pas les livres comme des biens précieux. Il estimait que le bien le plus précieux pour un philosophe est sa pensée. L’écriture n’est qu’un outil. Pour d’autres, brûler un livre après l’avoir lu est la preuve que l’esprit l’a retenu ou appris. Nul besoin de s’encombrer en arrivant à Athènes, juste son savoir et ses connaissances.

De nombreux temples ont été pillés et détruits par bêtise ou par appât du gain.

Chapitre 4 : Alexandrie

Vous connaissez certainement l’histoire de la bibliothèque d’Alexandrie qui a brûlé, engloutissant des milliers d’ouvrages et de livres… des heures de savoir et de connaissances perdues à tout jamais. La grande bibliothèque d’Alexandrie fut une perte mondiale désastreuse.

Plusieurs hypothèses sont avancées sur les causes de l’embrasement de la bibliothèque :

  1. Les Romains : en 215, il y a une rébellion à Alexandrie. Les troupes romaines entrent et saccagent le Musée. En 272, La Reine Zénobie de Palmyre décidé d’attaquer Alexandrie et sa politique agressive vise les bibliothèques et toute les ressources littéraires. Les livres sont systématiquement détruits par tous les moyens.
  2. Un tremblement de terre : certaines sources évoque un séisme qui serait à l’origine de la perte de la bibliothèque. On sait que 23 séismes se sont succédés…

 

Les chapitres suivants nous entraînent dans l’histoire de la destruction des livres. Les scientifiques estiment que nous avons perdu 75% de la production littéraire depuis l’invention de l’écriture. Les supports y sont pour beaucoup. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies (si aucune catastrophe ne survient et détruit les serveurs de données), nous pouvons conserver plus de créations artistiques et littéraires. Comme les Egyptiens et autres peuples, nous sommes toujours à la merci de l’avenir…