Le livre numérique en Belgique
On parle souvent du livre numérique en France. Mais nous ne sommes pas les seuls à parler et lire en français. Le marché francophone ne se limite pas à notre beau pays. Dernièrement une étude intéressante met en lumière le mode de consommation des ebooks dans un pays francophone voisin : la Belgique.
Une étude qui en dit long
Le 10 juin 2013, le PILEn (partenariat interprofessionnel du livre et de l’industrie numérique) a présenté une étude sur l’observation des marchés numériques du livre en Belgique et notamment l’usage du livre numérique.
Cette étude est intéressante dans le sens où elle mesure l’attractivité du livre numérique et compare le budget moyen consacré à l’achat des livres imprimés et des livres numériques.
Et l’on remarque la tendance commence à être la même qu’en France.
En 2012, 2 livres sur 10 sont achetés en Belgique sous forme numérique. On en déduit donc que 80% du marché reste identifié pour les livres papiers. On remarque alors en lisant que 4 lecteurs sur 10 ont lu un livre sous forme numérique.
La conclusion évidente de ce constat : la gratuité du livre numérique joue un rôle important dans la décision du support de lecture.
Un budget bien identifié
La question du coût du livre numérique est épineuse. Les consommateurs ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer un livre numérique aussi cher qu’un livre en format papier. On peut aisément comprendre, le raisonnement étant que la production physique devrait couter plus cher que la production numérique. Or le prix de vente ne reflète pas du tout cet esprit.
Certes, l’auteur fournit le même travail, que le livre soit numérique ou physique. La raison est donc plutôt à chercher du côté de l’éditeur.
Effectivement, si les belges consacrent une dépense moyenne de 11.40 euros par mois pour acheter des livres numériques, ils engagent 24.60 euros de dépenses pour des livres papier.
Aujourd’hui, il est donc plus rentable pour un éditeur de vendre du papier que du numérique. De plus, comme le numérique est de plus en plus accessible aux non-initiés, les éditeurs ont peur de perdre leur marché au profit des indépendants, voire des débutants en informatique.
Certaines générations sont effectivement encore bien attachées à leur format papier. Mais l’étude indique également que les jeunes, par le biais des nouvelles consommations virtuelles, sont plus enclins à télécharger ou acheter des livres numériques. Ils sont plus habitués à consulter leur tablettes ou leur mobile pour communiquer et donc pour lire.
Pour conclure sur le livre numérique en Belgique
Cette étude n’est pas sans intérêt car elle démontre bien l’évolution des modes de consommations des nouvelles générations. Cette situation peut très bien se calquer sur la situation du livre numérique en France. Ces deux marchés semblent évoluer de la même manière.
En revanche, l’Europe est très en retard en termes de consommation du livre numérique par rapport aux Etats-Unis. Puisque outre Atlantique, les Américains lisent nettement plus de livres numériques. La lecture numérique américaine représente 25 à 30% du volume global de lecture. Alors qu’en Europe, le livre numérique atteint péniblement les 5% de lecture tous pays confondus.
Bonjour. Un des inconvénients du livre numérique, pour les éditeurs tant que pour les auteurs, réside dans les copies pirates. J’avais publié mon premier roman depuis une année quand des copies sous formes électronique (Epub et pdf) ont commencé à circuler sur le web. Pour l’auteur, le sentiment est mitigé: moins de revenus, mais plus de lecteurs et de notoriété… et dans mon cas, j’écris avant tout pour distraire mes contemporains et partager des idées. Pour l’éditeur, par contre, ces copies gratuites constituent une perte sèche. Non seulement il perd des ventes rémunératrices, mais en plus ses investissements pour promouvoir un livre et un auteur profitent en fait à des voleurs, quels que soient les qualificatifs plus élogieux dont ils se pareront. Les petits éditeurs ont déjà bien du mal à survivre. La copie électronique illicite leur porte un coup dont ils se passeraient bien. Ce problème peut en partie expliquer la réticence des éditeurs vis-à-vis du marché numérique.