SF : Stalker de Arkadi et Boris Strougarski

par | Fév 5, 2020 | A la Une, Présentation de livres, Science-Fiction | 0 commentaires

Présentation des auteurs : Arkadi & Boris Strougatski

Arkadi et Boris sont 2 frères nés en Russie durant les années 30. Ils ont traversé la seconde guerre mondiale dans un pays déchiré. Les frères décident de conjuguer leurs talents pour écrire des nouvelles. Durant la guerre, l’un des frères devient traducteur pour l’armée et l’autre astrophysicien. 

Leur première oeuvre de science-fiction est éditée en 1958. Leur réflexion les mène inexorablement vers un idéal de perfection tout en se montrant très critique envers le régime, mais aussi envers la race humaine elle-même. 10 ans plus tard, le régime va logiquement les censurer. Cette censure ne les empêche pas de continuer à écrire. En 1972, ils éditent « Stalker » qui rencontre un grand succès, tant qu’il sera adapté au cinéma dans les années 80. 

Résumé (composition personnelle)

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Ils sont venus, ils ont jeté leurs ordures et sont repartis sans un mot. Désormais, 6 endroits sur terre sont invivables pour les humains, remplis de dangers et d’objets plus extraterrestres les uns que les autres. Les Stalker risquent leur vie chaque fois qu’ils entrent dans la zone, mais ça paye bien ! L’institut d’étude des objets extraterrestres est toujours à l’affût des objets inconnus… La Zone attire forcément les scientifiques, mais aussi les contrebandiers. Entre les creuses pleines, les zinzines, ou les autres objets étranges, les stalker ont le choix. 

Leurs propriétaires ? On ne les connaît pas. Ils n’ont jamais cherché à communiquer avec les humains, sûrement trop primitifs à leur goût. On ignore à quoi ils ressemblent, ce qu’ils ont fait, ou ce qu’ils veulent. Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils ont laissé leurs déchets en partant derrière eux. Et nous sommes là, à ramasser des miettes d’un autre monde, sans savoir quelle pouvait bien être leur utilité originelle.

Mon sentiment général

J’ai tout simplement adoré cette lecture. En seulement 200 pages, on est transporté dans un monde à la fois proche du nôtre par son fonctionnement et éloigné en raison des objets étranges et mortels. Chaque chapitre est consacré à un personnage si banal et normal que ça pourrait être votre voisin sans aucun problème. Leur normalité m’a tellement frappé que j’en garde un doux souvenir en fermant le livre. Ils ne sont pas des héros, pas des aventuriers, juste des personnes qui tentent de survivre dans un endroit qui ne leur appartient plus alors qu’ils y sont nés. 

Du coup, on respecte les contrebandiers. On comprend leurs motivations, leurs raisons de vivre. On partage leurs souffrances, leurs réussites, mais aussi leurs peines. Dans le premier chapitre, le personnage perd l’un de ses amis et exprime sa colère/peine comme nous le ferions en pareilles circonstances. Pas de retenue, pas de filtre. 

On suit les stalker à chacune de leurs sorties, y compris la toute dernière. 

Ce que j’ai aimé

Ce livre est une petite pépite de la SF. Il est à la fois source de questionnement sur nous-mêmes, notre façon de fonctionner en tant qu’être humain. Le monde est dur, le nôtre, mais aussi le leur. 

Les extraterrestres sont une véritable énigme. On ne sait rien sur eux, et pourtant cela n’empêche pas le roman de s’écouler tranquillement au fil des pages. Ils ne sont pas intéressants finalement. On fixe notre attention sur les personnages, leur entourage, leurs amis, mais aussi les enfants. 

Ce qui a piqué ma curiosité

Le mot Stalker me disait quelque chose et j’ai fait quelques recherches. Ce nom provient de la réalité. Ce livre est paru 14 ans avant la catastrophe nucléaire à Tchernobyl. Les scientifiques qui sont revenus les premiers dans la zone de la centrale furent nommés ainsi. Ils avaient pour mission d’explorer les ruines de la centrale pour y prendre des mesures, mais aussi chercher des traces de vie. Le parallèle entre les contrebandiers de leur livre et la réalité, il n’y a qu’une simple feuille de papier et un crayon pour le raconter ou le prédire. Finalement, dans notre monde, les extraterrestres ne sont pas venus pour condamner des zones entières de la planète, on y arrive très bien tout seuls ! 

Ce que je retiens

C’est un très bon livre de SF qu’on peut lire n’importe quand dans l’année. Je dirais même qu’il pourrait réveiller votre propre questionnement lors d’une ballade en train, histoire de voir défiler, voire s’enfuir, toute la beauté des paysages pour se retrouver dans un lieu désolé ou condamné… 

Ce livre fait partie de la liste que je présente au challenge de l’imaginaire 2020. Si vous voulez connaître ma liste complète, rendez-vous sur : Liste complète de lectures prévues en 2020 pour le challenge de l’imaginaire